Orange Espagne : Une faille de sécurité béante exposée par un hacker

Le piratage d’Orange Espagne met en lumière des pratiques de sécurité peu scrupuleuses

Le 8 janvier 2024, les utilisateurs d’Orange Espagne ont subi de nombreuses perturbations sur leur connexion internet. L’auteur de cette attaque est un hacker du nom de Snow, qui a réussi à accéder au réseau RIPE, responsable de la gestion des adresses IP dans une grande partie du monde, notamment en Europe et en Asie centrale. Ce faisant, il a démontré la faiblesse des mesures de sécurité mises en place par l’opérateur espagnol.

Snow s’est introduit dans la base de données RIPE en utilisant un compte administrateur dont le mot de passe était d’une simplicité déconcertante : “ripeadmin”. Il ne fut pas difficile pour lui d’accéder aux informations sensibles et de rediriger les adresses IP des clients Orange, rendant inaccessibles de nombreux sites web.

Dans un post publié sur X.com, Orange Espagne a reconnu l’incident et annoncé avoir résolu le problème. Ils ont également assuré leurs clients qu’aucune donnée personnelle n’avait été compromis lors de cette attaque.

Un mot de passe trop faible… mais volé grâce à un infostealer

Cependant, il convient de souligner que ce mot de passe pourtant trop simple a été obtenu grâce à l’installation d’un infostealer sur l’ordinateur d’un employé d’Orange. Ainsi, même si le mot de passe avait été plus complexe, il aurait probablement tout de même été volé dans ce cas particulier.

La sécurité d’un mot de passe ne se résume pas seulement à sa complexité, mais pareillement à la manière dont il est stocké et utilisé. En utilisant des mots de passe trop simples et en négligeant leur protection interne, Orange Espagne a clairement facilité la tâche du hacker.

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Snow : un white hat au service de la sensibilisation à la cybersécurité ?

Au-delà de l’incident lui-même, cette affaire soulève des questions quant aux intentions et motivations de Snow. Ce dernier s’est présenté comme un “white hat”, c’est-à-dire un pirate informatique éthique ayant pour but d’améliorer la sécurité des systèmes infiltrés.

Toutefois, on peut légitimement se demander si un véritable white hat aurait causé autant de perturbations chez Orange. Bien qu’avec de bonnes intentions, ses actions ont eu un impact négatif sur les clients, ce qui pourrait être considéré comme contraire à l’éthique défendue par les white hats. En outre, il risque d’être poursuivi en justice par Orange pour les dommages causés.

Piratage éthique contre négligence sécuritaire

  • Mot de passe trop faible : Un mot de passe complexe aurait certainement rendu plus difficile l’accès aux données sensibles. Toutefois, dans ce cas précis, le mot de passe volé l’a été grâce à un infostealer, qui aurait pu tout de même obtenir un mot de passe plus complexe.
  • Utilisation d’infostealers : Il est crucial pour les entreprises et leurs employés de se protéger contre ce type de logiciels malveillants. Cela passe notamment par la formation du personnel et l’amélioration des dispositifs internes de sécurité informatique.
  • White hat ou black hat ? Les intentions de Snow étaient peut-être louables, mais sa démarche a causé des problèmes pour de nombreux clients. En agissant ainsi, il pourrait être considéré comme un mixte entre un white hat et un black hat.

Leçons à tirer de cet incident chez Orange Espagne

Cet épisode met en lumière l’importance de maintenir des normes de sécurité élevées au sein des organisations. Les entreprises doivent se prémunir contre les menaces potentielles, qu’elles proviennent d’attaques externes ou de négligences internes. Cette affaire démontre également que les hackers ne sont pas tous animés de mauvaises intentions et que certains peuvent œuvrer pour une meilleure sécurisation des réseaux.

En définitive, il est essentiel que les opérateurs téléphoniques apprennent de cet incident pour renforcer leur cybersécurité et offrir à leurs abonnés une protection optimale.

Laurent Amar CEO & Co Founder @FranceVerif

Doctorat Paris Sorbonne.
Expert en cybersécurité et lutte contre les fraudes et arnaques.
Co-créateur de la 1ère Intelligence Artificielle analysant la fiabilité des sites internet avec un taux d'efficacité de 99,86%.
Co-fondateur de France Verif, 1ère Intelligence Artificielle de Cybersécurité à destination des particuliers.

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