Des documents fuités révèlent les activités d’une entreprise chinoise d’espionnage

Une récente fuite de documents montre comment une entreprise privée basée à Shanghai, i-Soon, se livre au piratage informatique et à l’espionnage pour le compte du gouvernement chinois et d’autres clients. Bien qu’à première vue troublant, cela éclaire également la manière dont le pays utilise ces entreprises pour accéder à des informations essentielles.

Des services de pirates informatiques utilisés par le gouvernement chinois

Les documents divulgués proviennent de i-Soon, une entreprise privée basée à Shanghai qui offre des services de piratage informatique et d’espionnage à ses clients publics et privés. Parmi les documents volés aux pirates, on trouve un recensement détaillé de toutes les routes et chemins de Taiwan, l’île menacée d’invasion par Pékin ; des données provenant de gouvernements étrangers, de compagnies technologiques, de rapports de surveillance sur les minorités ethniques chinoises ou encore des opposants exilés, ou même de cyberattaques ; le tout facturé à très haut prix, des dizaines ou des centaines de milliers de dollars.

Il est frappant de noter que parmi les clients d’i-Soon figurent le ministère chinois de la Sécurité d’État, l’armée et la police.

Le gouvernement fait donc appel à des sous-traitants privés pour certaines actions illégales et officiellement niées. Toutefois, il faut savoir qu’en Chine, le secteur privé n’est jamais totalement indépendant et est tenu par la loi de servir la sécurité de l’État lorsque cela est nécessaire.

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Des documents fuités pourtant rares sur le Web chinois

Ces fuites de documents sont inhabituelles en provenance de la Chine ! Alors que nous avons eu vent des révélations d’Edward Snowden concernant la surveillance américaine ou de celles du Panama Papers sur les données des paradis fiscaux ; nous n’étions pas habitués à voir ce genre de documents fuités sur Internet en provenance de Chine.

On ignore encore qui a fait fuiter ces documents : un lanceur d’alerte semblable à Snowden ou une opération externe de piratage, menée par une entité privée ou venant d’un service officiel.

Tous les grands États se livrent à des opérations d’espionnage et de surveillance

Il ne faut pas oublier que tous les principaux pays mènent des activités de surveillance, d’espionnage, d’influence et d’intelligence, et que le cyberespace est devenu l’un des principaux champs de conflit moderne.

La Chine a fait évoluer son modèle ces dernières années et a connu ce que des chercheurs français qualifient de “russification” dans sa recherche d’influence. Dans leur étude, réalisée par le centre de recherche du ministère des Armées, sur les opérations d’influence chinoises, qui vient d’être publiée sous forme de livre, Paul Charon et Jean-Jacques Jeangène-Vilmer soulignent que les entreprises publiques et privées jouent un rôle important en Chine dans la collecte des données sur lesquelles reposent l’efficacité des opérations d’influence.

Des conséquences pour les relations internationales ?

La divulgation de ces documents pose des questions quant aux éventuelles répercussions sur les relations entre la Chine et d’autres pays. Il sera intéressant de voir comment ces derniers vont réagir face à ces informations, qui mettent en lumière les méthodes employées par le gouvernement chinois pour accéder illégalement à des données sensibles.

Ces révélations pourraient également inciter certains pays à renforcer leurs mesures de sécurité informatique et à surveiller de près les actions de la Chine et d’autres États impliqués dans des activités similaires.

Une surveillance accrue nécessaire ?

Le cas d’i-Soon montre aussi qu’il est peut-être temps pour les autorités nationales et internationales de se pencher davantage sur les activités de ces entreprises soi-disant privées qui participent activement à ces opérations d’espionnage et d’influence. Une surveillance accrue de ces entités pourrait permettre de mieux garantir la sécurité des informations importantes et ainsi protéger les intérêts des nations concernées.

Au final, cette fuite de documents constitue un rappel important du fait que, alors que nous vivons dans un monde où la technologie et l’accès à l’information sont en constante évolution, il reste essentiel pour les gouvernements et les entreprises de rester vigilants quant aux acteurs qui pourraient chercher à exploiter ces avancées.

Laurent Amar CEO & Co Founder @FranceVerif

Doctorat Paris Sorbonne.
Expert en cybersécurité et lutte contre les fraudes et arnaques.
Co-créateur de la 1ère Intelligence Artificielle analysant la fiabilité des sites internet avec un taux d'efficacité de 99,86%.
Co-fondateur de France Verif, 1ère Intelligence Artificielle de Cybersécurité à destination des particuliers.

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