Deux étudiants découvrent une faille de sécurité permettant des lessives gratuites

L’univers technologique regorge d’opportunités comme de dangers. Ainsi, deux étudiants à l’Université de Santa Cruz ont récemment attiré l’attention sur une grave lacune de sécurité dans les systèmes de CSC ServiceWorks. Cette société fournit des machines à laver connectées à internet dans divers foyers résidentiels et universitaires à travers le monde.

Une découverte inattendue : une curiosité qui paie

Sherbrooke, un des étudiants, a fait cette découverte majeure alors qu’il travaillait tard dans la nuit avec son ordinateur portable au sous-sol de sa résidence. En janvier, lors d’une séance nocturne de programmation, Sherbrooke a exécuté un script de code sur une machine à laver près de lui. À sa grande surprise, la machine, malgré un solde nul dans son compte de lessive, a démarré un cycle gratuit en émettant un signal sonore retentissant.

L’origine de la faille : sécurité côté appareil

Les enquêtes approfondies de Sherbrooke et Taranenko ont mis en lumière une faille cruciale dans le système de validation des commandes de CSC ServiceWorks. Les serveurs de CSC acceptent aveuglément les commandes transmises par l’application CSC Go, sans vérifier leur validité. De ce fait, toute personne connaissant cette faiblesse peut manipuler son solde via des commandes réseau trafiquées.

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Les implications de la découverte : un risque global

Cette vulnérabilité expose potentiellement plus d’un million de machines à laver connectées dans le monde entier, couvrant aussi bien des résidences privées que des campus universitaires. Une telle faille pourrait non seulement causer des pertes financières importantes pour CSC ServiceWorks mais également soulever des préoccupations majeures concernant la protection des données utilisateurs.

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La réponse (ou l’absence de réponse) de CSC ServiceWorks

Malgré les tentatives répétées de Sherbrooke et Taranenko pour alerter CSC ServiceWorks de ce problème, leurs demandes sont restées largement ignorées par la compagnie. Cette situation soulève de sérieux questionnements sur l’engagement de l’entreprise envers la sécurité de ses services et de ses clients.

Les méthodes utilisées : ingénierie inversée et analyse réseau

L’analyse menée par les deux étudiants repose principalement sur des techniques d’ingénierie inversée et de surveillance du trafic réseau. En étudiant de près les communications entre l’application CSC Go et les serveurs, ils ont réussi à identifier les points faibles du protocole de sécurité employé.

Ingénierie inversée : un art de la déconstruction

L’ingénierie inversée consiste à déconstruire logiciels et matériels pour comprendre leur fonctionnement interne. Dans ce cas précis, elle a permis de mettre en évidence comment les commandes étaient validées ou ignorées par les serveurs de CSC après avoir été générées depuis l’application mobile.

Analyse réseau : traquer les failles invisibles

En capturant et analysant le trafic réseau, Sherbrooke et Taranenko ont pu observer directement les flux de données entre leur appareil et les serveurs de CSC. Ce scrutin méticuleux leur a offert des indices précieux sur comment exploiter cette faiblesse.

L’avenir de la sécurité des appareils connectés

La découverte de ces étudiants met en lumière la vulnérabilité croissante des objets connectés. À une époque où de plus en plus d’appareils quotidiens sont reliés à Internet, la sécurité devient une priorité impérative. Les entreprises doivent s’assurer que leurs systèmes ne reposent pas exclusivement sur les applications clientes pour la validation des commandes.

Des mesures strictes indispensables

Les entreprises technologiques doivent adopter des méthodes multifactoriels de validation des transactions pour éviter que les commandes frauduleuses ne soient acceptées. Ceci inclut l’utilisation de signatures numériques, des protocoles sécurisés ainsi que l’audit continu des systèmes.

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L’importance de la vigilance et de la réaction rapide

Une autre leçon cruciale est la nécessité pour les entreprises de prêter attention aux alertes émises par des chercheurs ou des utilisateurs. Ignorer de telles notifications peut non seulement exposer vos affaires à des risques de sécurité et dommages réputationnels mais aussi compromettre la sécurité des utilisateurs finaux.

Conclusion : un appel à l’action collective

La découverte réalisée par Sherbrooke et Taranenko souligne la fragilité des systèmes technologiques modernes face à des attaques bien orchestrées. Il est primordial pour les entreprises d’améliorer constamment leurs mécanismes de sécurité, de rester vigilantes aux rapports de vulnérabilités et de collaborer activement avec la communauté des chercheurs pour renforcer la sécurité globale des infrastructures connectées. Pour les utilisateurs, cela rappelle l’importance de la prudence et de la vigilance lors de l’utilisation d’applications dépendantes des réseaux, afin d’éviter de devenir victimes de dérèglements systémiques souvent imprévisibles.

Mehdi Bellatig

Master en Sciences Sociales
Expert en cybersécurité et lutte contre les fraudes et arnaques en ligne.
Co-créateur de la 1ère Intelligence Artificielle analysant la fiabilité des sites internet.
Co-fondateur technique de France Verif, le premier outil pour la sécurité numérique globale des particuliers.