Opération Nemesis : La police allemande ferme un célèbre supermarché de la criminalité sur le dark web

La fin de Nemesis Market, supermarché virtuel du crime

Le 25 mars 2024 marque une importante victoire des autorités allemandes contre la criminalité en ligne avec l’opération Nemesis ayant conduit à la fermeture du marché virtuel Nemesis Market. Cette place de marché illégale opérant sur le dark web permettait à ses utilisateurs de se procurer drogues, données personnelles volées et services liés à la cybercriminalité. Au plus fort de son activité, Nemesis Market comptabilisait plus de 150 000 comptes d’utilisateurs et 1 100 comptes vendeurs.

Une longue enquête menée par les autorités allemandes et les agences internationales

Dans une déclaration publiée par les autorités allemandes, il est précisé que la fermeture de Nemesis Market est le fruit d’une enquête minutieuse entamée en octobre 2022. Conduite par l’Office fédéral de police criminelle d’Allemagne (BKA), cette opération a également bénéficié de la collaboration d’agences internationales telles que le FBI, la DEA et l’enquête fiscale de l’IRS. Lorsque l’on tente aujourd’hui d’accéder au site de Nemesis Market, on peut désormais voir apparaître ce message : “At the same time, digital assets amounting to €94,000 in cryptocurrencies have been confiscated,” law enforcement officials said. “The closure and legal proceedings are another blow to actors in the underground economy operating on the dark web and demonstrate the effectiveness of enforcing international laws in the digital space,” concludes the statement.”

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Saisie d’actifs numériques et impact sur l’économie souterraine

Durant cette opération, les forces de l’ordre ont pu confisquer des actifs numériques s’élevant à 94 000 € en cryptomonnaies, appartenant probablement aux responsables de Nemesis Market. La fermeture de ce marché illégal porte un nouveau coup dur aux acteurs de l’économie souterraine opérant sur le dark web et démontre une nouvelle fois l’efficacité des lois internationales appliquées dans l’espace numérique.

Récents exemples de plateformes du dark web ciblées par les autorités

Nemesis Market n’est pas la seule plateforme du dark web à avoir été récemment la cible des autorités. En effet, d’autres sites tels que CrimeMarket et Kingdom Market ont également connu le même sort. Ces actions menées par les forces de l’ordre montrent leur capacité accrue à enquêter et à intervenir sur ces places de marché illégales qui contribuent quotidiennement à alimenter et entretenir des réseaux criminels transfrontaliers.

Vidéo en anglais, traduction disponible

La lutte contre la criminalité en ligne, un enjeu majeur pour les autorités

La fermeture de Nemesis Market et d’autres plateformes similaires témoigne de la prise de conscience des autorités quant à l’ampleur du problème représenté par la criminalité en ligne. Dans un contexte toujours plus digitalisé, les gouvernements doivent s’adapter à ces nouvelles réalités et déployer les ressources nécessaires pour lutter efficacement contre ces réseaux illicites.

L’enjeu de la coopération internationale dans la lutte contre les cybermarchés criminels

Le succès de l’opération Nemesis met également en lumière l’importance de la collaboration entre les différents organismes chargés de l’application de la loi, notamment au niveau international. La nature décentralisée et souvent anonyme du dark web rend difficile la localisation et l’identification des responsables de ces plateformes illégales. Il est donc essentiel pour les forces de l’ordre de travailler conjointement avec leurs homologues étrangers afin de partager informations et expertise pour mener à bien ces enquêtes complexes.

En définitive, la fermeture de Nemesis Market constitue une avancée significative dans la lutte contre la criminalité en ligne et démontre que les efforts conjugués des autorités nationales et internationales peuvent produire des résultats tangibles. Cependant, cette victoire ne doit pas faire oublier qu’il reste encore beaucoup à faire pour endiguer le fléau que représente l’économie souterraine sur le web, et cela ne se fera qu’en poursuivant et en renforçant la coopération et les actions menées par les différentes instances impliquées dans cette lutte sans relâche.

Mehdi Bellatig

Master en Sciences Sociales
Expert en cybersécurité et lutte contre les fraudes et arnaques en ligne.
Co-créateur de la 1ère Intelligence Artificielle analysant la fiabilité des sites internet.
Co-fondateur technique de France Verif, le premier outil pour la sécurité numérique globale des particuliers.